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PLUME DANGE Teaser
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Credits

PERFORMING ARTISTS
Claude Nougaro
Claude Nougaro
Vocals
Richard Galliano
Richard Galliano
Accordion
Luigi Trussardi
Luigi Trussardi
Double Bass
Marcel Sabiani
Marcel Sabiani
Drums
Les Etoiles
Les Etoiles
Background Vocals
Gilles Perrin
Gilles Perrin
Percussion
Bob Garcia
Bob Garcia
Tenor Saxophone
Francis Cournet
Francis Cournet
Soprano Saxophone
Marc Steckar
Marc Steckar
Trombone
Tony Russo
Tony Russo
Trumpet
Michel Coeuriot
Michel Coeuriot
Keyboards
Jean-Claude Vannier
Jean-Claude Vannier
Music Director
COMPOSITION & LYRICS
Claude Nougaro
Claude Nougaro
Songwriter
Jean-Claude Vannier
Jean-Claude Vannier
Composer
PRODUCTION & ENGINEERING
Leo Missir
Leo Missir
Producer
Francis Miannay
Francis Miannay
Recording Engineer

Lyrics

Vous voyez cette plume? (Oui) Eh bien c'est une plume d'ange Rassurez-vous, je ne vous demande pas d'me croire Je ne vous le demande plus Pourtant écoutez encore une fois, une dernière fois, mon histoire Une nuit, je faisais un rêve désopilant Quand je fus réveillé par un frisson de l'air J'ouvre les yeux, que vois-je? Dans l'obscurité de la chambre, des myriades d'étincelles Elles s'en allaient rejoindre, par tourbillonnements magnétiques Un point situé devant mon lit Rapidement, de l'accumulation de ces flocons aimantés phosphorescents Un corps se constituait Quand les derniers flocons eurent terminé leur course Un ange était là, devant moi Un ange réglementaire avec les grandes ailes de lait Comme une flèche d'un carquois, de son épaule, il tire une plume Il me la tend et il me dit "C'est une plume d'ange, montre-la autour de toi, je te la donne Qu'un seul humain te croie Et ce monde malheureux s'ouvrira au monde de la joie Qu'un seul humain te croie avec ta plume d'ange Adieu et souviens-toi, la foi est plus belle que Dieu" Et l'ange disparut, laissant la plume entre mes doigts Dans le noir, je restais longtemps, illuminé, grelottant d'extase Lissant la plume, la respirant En ce temps-là Je vivais pour les seins somptueux d'une passion néfaste J'allume, je la réveille "Mon amour, mon amour, regarde, regarde cette plume C'est une plume d'ange, oui, un ange était là devant moi Il vient de m'la donner Oh, ma chérie, tu me sais incapable de mensonge De plaisanterie scabreuse Mon amour, mon amour, il faut que tu me croies Et tu vas voir le monde" La belle, le visage obscurci de cheveux, d'araignées, de sommeil Me répondit "fous-moi la paix Je voudrais dormir et cesse de fumer ton satané Népal" Elle me tourne le dos et merde Au petit matin Parmi les nègres des poubelles et les premiers pigeons Je filais chez mon ami le plus sûr Je montrai ma plume à l'Afrique, aux poubelles, et bien sûr Aux pigeons qui me firent des roues Des roucoulements de considération admirative Je sonne, voici mon ami André Posément, avec précision, je vidais mon sac biblique Mon oreiller céleste "Tu m'entends bien, André, qu'on me prenne au sérieux Et l'humanité tout entière s'arrache à son orbite de malédiction Guerroyante et funeste, à dégager, finies la souffrance, la sottise La joie, la lumière débarquent" André se massait pensivement la tempe Il me fit un sourire ému M'entraîna dans la cuisine Et devant un café, m'expliqua que moi, sensible Moi, enclin au mysticisme sauvage Moi, devais reconsidérer cette apparition Le repos, le repos, l'air de la campagne Avec des oiseaux précisément, les vrais Je me retrouvais dans la rue grondante Tenaillant la plume dans ma poche Que dire? Que faire? "Monsieur l'agent, regardez, c'est une plume d'ange" Il me croit Aussitôt les tonitruants troupeaux de bagnoles Déjà hargneuses s'aplatissent Des hommes radieux en sortent Auréolés de leurs volants et s'embrassent en sanglotant Soyons sérieux Je marchais, je marchais, dévorant les visages Celui-ci? La petite dame? Et puis soudain, évidente, éclatante, l'idée m'envahit Abandonnons les hommes, adressons-nous aux enfants Eux seuls savent que la foi est plus belle que Dieu Les enfants, oui, oui, mais lequel? Je marchais toujours, je marchais encore Je ne regardais plus la gueule des passants hagards, mais En moi, des guirlandes de visages d'enfants Mes chéris, mes féeriques, mes crédules me souriaient Je marchais, je volais, le vent de mes pas feuilletait Paris Pages de pierres, de bitume, de pavés maintenant Ceux de la rue Saint-Vincent, les escaliers de Montmartre Je monte, je descends Et me fige à la sortie d'une école, rue du Mont-Cenis Quelques femmes attendaient la sortie des gosses Faussement paternel, j'attends, moi aussi Les voilà Ils débouchent de la maternelle par fraîches bouffées Par bouillonnements bariolés Mon regard papillonne de frimousses en minois, quêtant une révélation Sur le seuil de l'école, une petite fille s'est arrêtée Dans la vive lumière d'avril, elle cligne ses petits yeux de jais Un peu bridés, un peu chinois, et se les frotte vigoureusement Puis, elle reprend son cartable orange Tout rebondi de mathématiques modernes Alors j'ai suivi la boule brune et bouclée de sa tête Gravissant derrière elle les escaliers de la butte À quelque cent mètres, elle pénétra dans un immeuble Longtemps, je suis resté là Me caressant les dents avec le bec de ma plume Le lendemain, je revins à la sortie de l'école Et le surlendemain et les jours qui suivirent Elle s'appelait Fanny, mais je ne me décidais pas à l'aborder Et si je lui faisais peur avec ma bouche sèche Ma sueur sacrée, ma pâleur mortelle, vitale? Alors qu'est-ce que je fais? Je me tue? Je la bouffe, ma plume? J'la plante dans le cul somptueux de ma passion néfaste? Et puis un jeudi, je me suis dit "je lui dis" Les poumons du printemps Exhalaient leur première haleine de peste paradisiaque J'ai précipité mon pas, j'ai tendu ma main vers la tête frisée Au moment où j'allais l'atteindre, sur ma propre épaule Une pesante main s'est abattue Je me retourne Ils étaient deux, ils empestaient le barreau "Suivez-nous, commissariat" Vous connaissez les commissariats? Les flics qui tapent le carton dans de la gauloise, du sandwich Une couche de tabac, une couche de passage à tabac Le commissaire était bon enfant Y roulait pas les mécaniques, il roulait les R "Asseyez-vous, me semble déjà vous avoir vu quelque part, vous Alors comme ça, on suit les petites filles?" "Quitte à passer pour un détraqué, je vais vous expliquer, monsieur La véritable raison qui m'a fait m'approcher de cette enfant" Je sors ma plume et j'y vais de mon couplet nocturne et miraculeux "Fanny, j'en suis certain, m'aurait cru Les assassins, les polices Notre séculaire tennis de coups durs, tout ça, c'était fini, envolé" "Voyons l'objet", me dit le commissaire D'entre mes doigts tremblants, il saisit la plume sainte Et la fait techniquement rouler devant un sourcil bonhomme "C'est, c'est, c'est de l'oie, ça monsieur Oui, c'est de l'oie, je suis du Périgord" "Monsieur, ce n'est pas de l'oie, c'est de l'ange, vous dis-je" "Calmez-vous, calmez-vous Vous admettrez tout de même qu'une telle affirmation À défaut de preuve exige un minimum d'enquête Vous allez patienter un instant et pis, on va s'occuper de vous, hein Gentiment, gentiment" On s'est occupé de moi, gentiment Entre deux électrochocs Je me balade dans le parc de la clinique psychiatrique Où l'on m'héberge depuis un mois Parmi les divers siphonnés qui s'ébattent Ou s'abattent sur les aimables gazons Il est un être qui me fascine C'est un vieil homme Très beau Il se tient toujours immobile dans une allée du parc Devant un cèdre du Liban Parfois, il étend lentement les bras Et semble psalmodier un texte secret J'ai fini par m'approcher de lui, par lui adresser la parole Aujourd'hui, nous sommes amis C'est un type surprenant, un savant, un poète Vous dire qu'il sait tout, a tout appris Compris, senti, perçu, c'est peu dire De sa barbe massive, un peu verte Aux poils épais et tordus, le verbe sort, calme et fruité Abreuvant un récit où toutes les mystiques Les métaphysiques, les philosophies s'unissent Se rassemblent pour se ressembler dans le puits étoilé de sa mémoire Dans ce puits de jouvence intellectuelle, sot, je descends Seau débordant de l'eau fraîche et limpide de l'intelligence Alliée à l'amour, je remonte Parfois il me contemple en souriant Des plis de sa robe de bure, il sort des noix De grosses noix qu'il brise d'un seul coup dans sa paume, crac Pour me les offrir Un jour où il me parle d'ornithologie comparée Entre Olivier Messiaen et Charlie Parker Je n'l'écoute plus, un grand silence se fait en moi Mais cet homme dont l'ange t'a parlé Cet homme introuvable qui peut croire à ta plume Eh bien, oui, c'est lui, il est là, devant toi Sans hésiter, je sors ma plume Les yeux mordorés lancent une étincelle Il examine la plume avec une acuité Qui me fait frémir de la tête aux pieds "Quel magnifique spécimen de plume d'ange, vous avez là, mon ami" "Alors vous me croyez? Vous le savez?" "Bien sûr, je vous crois, le tuyau légèrement cannelé La nacrure des bardes, on ne peut s'y méprendre Je puis même ajouter qu'il s'agit d'une penne d'angélus maliciosus" "Mais alors, puisqu'il est dit qu'un homme me croyant Le monde est sauvé" "Je vous arrête, ami, je n'suis pas un homme" "Vous n'êtes pas un homme?" "Nullement, je suis un noyer" "Vous vous êtes noyé?" "Non, je suis un noyer, l'arbre, je suis un arbre" Il y eut un frisson de l'air Se détachant de la cime du grand cèdre Un oiseau est venu se poser sur l'épaule du vieillard Et je crus reconnaître, miniaturisé L'ange malicieux qui m'avait visité Tous les trois, l'oiseau, le vieil homme et moi Nous avons ri, hé-hé-hé, nous avons ri longtemps, longtemps Le fou rire, quoi
Writer(s): Claude Nougaro, Jean-claude Michel Vannier Lyrics powered by www.musixmatch.com
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