À quoi bon mourir en cage dès qu'on se réveille
Pour une vie toujours, toujours pareille?
À quoi bon ces nuits sans rêves et ces jours sans soleil
Les semaines
Qui traînent?
À quoi bon courir sans cesse si c'est pour tourner en rond
Et tomber devant sa télévision?
Envie d'aller voir plus loin qu'au bout de son balcon
On se donne un coup de pied au coeur
Et on va renaître ailleurs
Partir, comme on respire
Aller prendre l'air à l'autre bout du monde
Partir pour partir
Pour que la route et mes rêves se confondent
Partir pour repartir
Pour que la vie redevienne vagabonde
Changer d'avenir
Chaque jour, chaque nuit, à chaque seconde
Partir
Repartir
À quoi bon les mots, les masques pour mieux se cacher
Et l'agenda des rendez-vous manqués?
Des photos et leur sourire pour l'éternité
Les secondes
Si longues
À quoi bon les dieux de paille, margoulins et marabouts
Qui ont dicté leurs tables des tabous?
Un matin on se décide à mettre enfin les bouts
On déchire les rideaux ridés
Et on n'a plus qu'une idée
Partir pour le plaisir
De sonder le ciel des îles de la Sonde
Partir pour ouvrir
Les boulevards du rhum dans les brouillards de Londres
Partir pour se reconstruire
Fuir les pieds de plomb de la bêtise immonde
Changer de désir
Chaque jour, chaque nuit, à chaque seconde
Partir pour voir sourire
Un soir à Shangaï, les yeux de la Joconde
Partir pour sentir
Que les rues sont plates et que la terre est ronde
Partir pour ne pas mourir
Pour guérir des rêves morts, des fièvres blondes
Partir, repartir
Dans un coup de reins à soulever le monde
Partir
Repartir
Partir
Repartir
Partir
