Le Prince Charmant
Sale petit bonhomme
Jean-Jacques Mouzac
Elle rêvait du prince charmant
Je n'avais pas de cheval blanc
Elle s'est dit en attendant
Qu'il apparaisse
Je vais trouver un remplaçant
Et elle m'ouvrit les bras si grand
Que je me suis jeté dedans
A toute vitesse
Les princes sont de grands feignants
Toute la vie on les attend
Mais ils ne viennent pas souvent
Pauvre princesse
Il m'a fallu pendant ce temps
Lui faire oublier ses tourments
J'étais expert heureusement
De la caresse
Ce que la vie comptait de jours
Sans le souci du temps qui court
On le passait à faire l'amour
Elle oublia
Qu'elle n'était pas là pour toujours
Qu'son cœur avait fait un détour
Qu'elle faisait juste un petit tour
Entre mes bras
Et moi n'en croyant pas mes yeux
De la voir rire de nos jeux
Je pensais qu'elle m'aimait un peu
J'étais aux anges
Je lui apprenais de mon mieux
Les secrets que les amoureux
Découvrent avant qu'ils ne soient vieux
Qu'ils ne se rangent
Mon amour n'avait pas de ride
D'elle j'étais encore avide
Quand un jour elle a fait le vide
Dedans mon cœur
Elle m'a abandonné livide
Dans l'brouillard de mes yeux humides
A la bouche le goût acide
De la rancœur
Elle emporta sans se retourner
Les plans, les côtes de mes baisers
De mes caresses attentionnées
Nos mots intimes
Dans les bras d'un beau cavalier
D'un prince qui l'avait charmée
Elle mit fin à notre marché
Mon intérim
Tout c'que la peine a de chansons
Jusqu'à en perdre la raison
Je l'ai pleurée le cœur en haillons
Sur ma guitare
Puis ce fut d'autres horizons
D'autres filles d'autres prénoms
D'autres caresses, d'autres frissons
D'autres histoires
Si vous m'voyez le cœur errant
Vous princes que l'on dit charmant
N'vous moquez pas d'un remplaçant
Quoi qu'on en dise
Ces caresses que vous aimez tant
Qu'elles vous donnent tout en soupirant
C'est de moi qu'elles, il y a longtemps
Les ont apprises
